L’endométriose et le risque de fausse couche

L’endométriose est une maladie méconnue, souvent diagnostiquée tardivement qui concerne une femme sur dix.

Elle correspond à la présence, en dehors de l’utérus, de cellules habituellement localisées dans la couche la plus interne de l’utérus, l’endomètre. Cette couche pousse sous l’effet des hormones au cours du cycle et est à l’origine des règles.

Ces cellules endométriales ont la capacité de se « greffer » dans de multiples localisations notamment parce qu’au cours des règles elles peuvent migrer dans l’abdomen en remontant le long des trompes (reflux tubaire). Elles sont alors capables de se fixer sur le péritoine, les ligaments qui maintiennent l’utérus, la vessie, l’intestin, les trompes, les ovaires…

Une fois greffées, ces cellules se comportent comme si elles se trouvaient à l’intérieur de l’utérus et répondent à un signal hormonal qui est fait pour déclencher des règles mais qui en l’occurrence provoque un saignement à l’endroit où les cellules se sont greffées.

L’endométriose est une cause connue d’infertilité.

L’hypothèse selon laquelle elle serait également responsable d’un sur-risque de fausse couche a été confirmée lors du congrès de la Société européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie (ESHRE 2015). L’étude du Dr Saraswat démontre que le risque de fausse couche spontanée est de 1 sur 4 pour les patientes présentant une endométriose alors qu’il est de 1 sur 5 pour la population générale.

Par ailleurs, le risque de grossesse extra-utérine (grossesse implantée en dehors de la cavité utérine, dans la trompe le plus souvent) est multiplié par 3.

Les résultats de l’étude du Pr Chapron à l’Hôpital Cochin de Paris confirme un sur-risque de fausse couche important pour les patientes aux antécédents d’endométriose puisque le taux de fausses couches spontanées s’élève à 29,1% pour ces patientes contre 19,4% pour la population générale.

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